Jean-François Spricigo
en résidence de création
« Amor fati »
octobre 2023
à Nonza – Cap Corse
Corsica Luce a le plaisir d’accueillir l’artiste Jean-François Spricigo en résidence de création durant tout le mois d’octobre.
« La contemplation muette d’un paysage suffit pour fermer la bouche au désir.»
Jean Grenier
Me voici à nouveau au bord du monde, après la dynamique insulaire de Mayotte, Sein, l’île de la Réunion, Ouessant, respirer le merveilleux souffle Corse. Ici chaque pas se mérite, la topographie propice au vertige exprime davantage encore le singulier équilibre des lieux.
Cesser de se croire « je », oser le « jeu », ainsi l’humilité surgit à pas de loup. Sans plus vouloir rien dévorer, enfin envisager notre juste place : être fragment du silence, et au vent porter la joie.
La Corse n’est pas isolée, tant sa diversité constitue – pareilles aux vagues qui l’entourent – un monde dans un monde. Ce voyage ne s’envisage ni en série ou par la langueur d’un concept, pas davantage de démarche, mais des marches. Sous le soleil, le vent, le soleil encore, bordées de l’infini du ciel auprès duquel pressentir l’infini en soi.
Rien à expliquer, tant à remercier, l’horizon abonde en inépuisable inattendu :
Merci aux si chers animaux, depuis tant vos visions peuplent mes images, m’enseignent le monde au-delà de toutes frontières formelles.
Merci aux arbres et plantes d’inspirer à toujours se redresser vers la lumière, sans renoncer à l’ombre des racines.
Merci à la mer éternelle, aux étoiles singulières, aux improbables et providentielles présences.
J’ai écrit « voyage », ce fut une odyssée, une évidence érigée en gratitude.
JF Spricigo
Jean-François Spricigo
Jean-François Spricigo est né 1979 à Tournai (Belgique)
Après des études de photographie à l’Institut Saint-Luc de Tournai il effectue un stage d’un an sur des plateaux de cinéma et entre en 1999 à l’INSAS (Bruxelles) en section image. Le travail de Jean-François Spricigo associe photographie, vidéo, écriture et musique, et se fonde sur une disponibilité à l’avènement du hasard. Dès l’enfance, les animaux occupent une place importante dans sa vie. La relation entre humains et nature s’impose comme centrale dans son œuvre. Il considère que toute séparation ou hiérarchisation du vivant est la première cause des conflits.
La galerie Agathe Gaillard le représente et l’expose dès 2008 et jusqu’à sa fermeture en 2012. La même année, il remporte le Prix de photographie de l’Académie des Beaux-Arts–Marc Ladreit de Lacharrière et le Prix de la Fondation belge de la vocation, avant d’être nommé au Prix Découverte des Rencontres de la photographie d’Arles (2009). En 2012, il est résident à la Casa de Velasquez (Madrid), en 2016 à l’Academia Belgica (Rome) et en 2020 à la Fondation des Treilles (Var).
Depuis 2014, Jean-François Spricigo est artiste associé au CentQuatre-Paris. Il y a notamment exposé sa série « Toujours l’aurore », réalisé un film avec le pianiste Alexandre Tharaud, présenté une exposition/concert avec le chanteur-compositeur Albin de la Simone, et joué un spectacle avec la comédienne Anna Mouglalis, repris ensuite à Montréal. Il a aussi conçu et joué un spectacle mêlant le texte de ce livre, photographies, vidéos et musique avec le contre-ténor Philippe Jaroussky. Il a en outre réalisé des clips pour les chanteurs Dominique A ou Jean-Louis Murat…
Son travail est aujourd’hui représenté par la galerie Camera Obscura à Paris, Louis Stern Fine Arts à Los Angeles et la A-galerie à Bruxelles. Son œuvre est régulièrement exposée internationalement, en galeries, musées ou institutions publiques. Il anime régulièrement des ateliers créatifs pour tous publics et enseigne dans plusieurs écoles supérieures d’art, ainsi qu’à La Sorbonne.
Il est l’auteur de plusieurs livres dont Oraison sauvage (Le Bec en l’air, 2021 ; avec un texte de Marcel Moreau), Toujours l’aurore (L’Œil, 2014), Silenzio (Yellow Now, 2005) ou Ici, hier (BnF, 2004).